Kraftwerk, Computer Love
Superbes lumières venant du fond des âges
Bien avant que les êtres de cette planète masquent leurs visages
Leurs bouches
Emmitouflent leurs gestes
S’écartent les uns des autres
Avec des regards aveugles
Superbes joies des yeux brillants
Des doigts dessinant l’infini
Des embrassades qui rendent beaux
Le contour des visages
Le port d’attache de nos lèvres
Et la pression de nos peaux
Sur l’azur de nos corps
Il y avait là-bas
Des silhouettes s’agitant
Au gré d’horizons bleus
Des complicités dans la verdure des parcs
De gentilles bousculades
Lorsque les guitares
Sanglotaient d’une musique
Plus fluide encore
Que le son du vent
Il y avait là-bas
Une vie palpitante
Douce-amère
Éternelle semble-t-il
Superbes éclats dans le paravent
De ton regard
Superbes cris d’amour
Dans le frémissement
D’un long jour d’abandon
Nous naviguions sans le savoir
Passagers d’un cargo de volupté
Palpions l’air comme une brume
Renaissant sans cesse
Oubliant les ports de la côte
Pour des ilots de fortune
Nous aimions le large
Nous étions l’humanité solaire
Reculions les frontières
Qui nous divisaient
Jouissions d’une fugue
Dans l’inconscience
De nos âmes et l’irrespect
De nos tabous
Superbes jumeaux
De cette houle
Aux ressacs de feu et de braise
J’ai vu couler
Sur le marbre d’un caillou
Une goutte d’ombre
Elle avait la saveur
D’un jour nouveau
GilRay