Je n’entends pas les bruits
Je les regarde
Les bruits sont devenus silencieux
Et le monde louvoie dans le silence
Mais les bruits vivent
Ils ont des synonymes
Participent au charivari de cette terre
Et glissent leurs clichés dans le tympan
De mes oreilles
Nos cris tarissent
Trémolos aux couleurs vives
Les bruits ondulent
Voudraient dire leur amertume
D’avoir quitté l’entour de nos vies
Anéanti leurs décibels
Naturalisés dans le sonar des nuits
Bruits sourds et panoramiques
Ils se nomment s’enracinent
Araignées des gammes insonores
Ils ont calciné les villes
Empalé les corps
Dans leurs longues tracées
Embrumé les foules disparates
Nous sommes leurs orphelins
Egarés lovés dans leurs atomes
Piégés par leurs crépitements
Assourdis
Bruits nous habillant de vêtures
Ouatées
Bruits nous nourrissant de douces envies
De néant
Bruits absolus
Je les regarde s’éteindre
Et fuir dans mes
Lointains