Il arrive qu’au soir de sa vie végétale
Un arbre s’exprime encore
Dans un langage noueux
Comme ses branches lasses
Et parle à ses congénères
Dans la torpeur d’une aube
Ou la chaleur d’une soirée
Que dit-il
Il évoque ses amours anciennes
Les oiseaux qu’il a abrités
Les vents qu’il a affrontés
L’humaine engeance
Qu’il a couverte de sa ramure
Mais il n’arrive pas
À livrer ses derniers secrets
Muet par la force des choses
Son écorce craquant sous le poids
De ses envies de poursuivre
Un long et terreux cheminement
Il arrive qu’un arbre au soir de sa vie végétale
Pleure des regrets en une sève
Sourde et langoureuse
GilRay, juin 2021